Robert Wyatt |
Peu de gens le savent déjà, mais Robert Wyatt est un dieu. La barbe le prouve. Un dieu totalement humain : pour avoir tenté de marcher sur la fine pellicule d'air qui prolongeait une fenêtre , Robert s'est écrasé un étage plus bas, ou deux, ou trois peu importe. L'air, de ce point de vue, est plus traître que la glace. Mais Robert n'est pas mort. Il est devenu un éclopé, un éclopé en fauteuil, un éclopé socialiste, un éclopé qui picole. Un vrai dieu païen. Et ce n'est pas rien !
Moondog |
Autre dieu, vicking cette fois : Moondog. Le chien de la lune. Autre éclopé. Jeune, chien fou, il a ramassé un bâton de dynamite ou une grenade peu importe. Le fruit trop mûr lui a explosé au visage et l'a rendu aveugle.
Plus tard, il s'approprie un angle de rue à Manhattan, le Moondog's Corner : il joue sa musique, vend ses poèmes. Habillé en viking bien sûr.
Un morceau que j'aime beaucoup : Just as you are. Tiré du très bon album Comicopera. Il faut savoir être patient avec la musique du sieur Wyatt. On achète l'album et ensuite on l'apprivoise, à part peut-être Shleep, dont l'abord est plus immédiat. Comicopera est donc devenu, avec le temps, un très bon album.
Just as you are, chanson à deux voix, dialogue entre un homme et une femme. Ca parle de mensonges, de promesses qu'on ne tient pas et il y a ce refrain bouleversant :
Cause i'm never going to change a thing about you,
never ever going to change a thing.
I'll try to love you,
just as you are.
C'est beau, on a envie d'y croire.
Pour les Vikings, l'homme est l'égal de l'arbre. Et le chien celui de l'oiseau ? Moondog composa ce morceau en hommage à Charlie Parker. Bird's lament. La tristesse du chien qui a perdu son ami.
Un oiseau, un chien, un divin nez clopé. Quelle belle compagnie !
Mon histoire est finie, là-bas trotte une souris. Celui qui l'attrapera, un bonnet de fourrure se fera.