Chemin faisant


Et dans habitent, il y a ..., je sais !

"Les accidents mortels hors de chez soi, sur le lieu de travail, en voyage ou lorsque l'on s'absente momentanément, génèrent aussi souvent des angoisses pour les descendants. La mémoire se transmet dans le sentiment d'un drame possible dès que l'on quitte son lieu d'habitation, que l'on part travailler, et dans des angoisses de départ ou de séparation qui peuvent prendre des formes très handicapantes pour soi ou pour ses enfants.
L'impact des lieux et des circonstances de décès sur les descendants est d'autant plus important que l'on est plus ou moins relié, dans la projection familiale, à ses ascendants. Ainsi pour cette femme qui porte le prénom d'une grande-tante morte dans un accident de voiture alors qu'elle se rendait dans sa famille, de ce fils unique dont le père est mort en allant rejoindre sa maîtresse, ou de cette femme dont le père, avant sa naissance, a été tué sur une route alors qu'il fuyait des opposants politiques. Tous seront marqués par un rapport ambivalent au déplacement et oscilleront entre l'impression d'être cloués sur place et de ne pas arriver à avancer dans leur vie, et le besoin de bouger et de changer de lieu."