Bon anniversaire mon père !
The swimmer
De la fascination et du plaisir à voir un personnage trébucher, vaciller, puis s'effondrer.
Au début du film, on suit de dos le nageur, il pique une tête dans la piscine d'amis d'enfance. Première fêlure : on sent qu'il ne les a pas vus depuis longtemps. Ses amis le félicitent, il est resté en pleine forme, tu n'as pas changé.
Il décide de regagner sa maison en nageant, à travers les propriétés d'autres amis, tous propriétaires de piscine. On est dans la upper middle-class américaine des années 60. L'homme joué par Burt Lancaster, est incarné par un corps, bronzé, musclé, plein d'énergie malgré la bonne cinquantaine.
Mais, de piscine en piscine, de propriété en propriété, de party en party, l'homme va se déconstruire. Se faire mal d'abord et avancer boîtant, puis prendre froid et se mettre à trembler en dépit du soleil.
Se faire rembarrer par l'ancienne baby-sitter de ses enfants qu'il tente de séduire, par d'anciens amis qui le méprisent. Ce corps claudiquant est devenu en décalage avec les autres. Il ne saisit pas la moquerie d'un chauffeur noir qui ironise sur le fait que son prédécesseur, noir lui-aussi, avait évidemment le rythme dans la peau. Il ne comprend pas la colère de la mère d'un de ses anciens amis qui lui reproche de ne même pas savoir que cet "ami" est mort. Il tente de sauver un enfant qui saute sur un plongeoir au-dessus d'une piscine vide. Le gosse lui répond " tu croyais que j'allais plonger? Mais, il n'y a pas d'eau!". Il arrive chez son ancienne maîtresse, le corps tremblant, soumis à une sorte de fièvre. Il tente de la séduire à nouveau, elle le repousse physiquement, le fait chuter, puis, comme il insiste, le broie : "je ne t'ai jamais aimé !", à lui de subir la douleur qu'elle a du affronter lorsqu'il a rompu avec elle pour retourner avec sa femme.
Ce corps chancelant, quasi-halluciné, tente de traverser une route pleine de bagnoles des années 60, remplies de familles. Personne ne freine, personne ne fait attention à lui. Il est devenu anachronique, ridicule et misérable dans son maillot de bain qui lui donnait une telle prestance au début du film.
Dernière station sur ton chemin de croix bonhomme : tu pousses une grille rouillée, tu retrouves ta maison vide, porte close, fenêtres brisées, à l'abandon depuis plusieurs années visiblement. Allez effondre-toi, petit bonhomme, tu peux chialer ta race, personne ne t'écoute, personne ne t'entend...
Le voyage dans la lune
Ah bon ben, j'ai décidé de fêter le 100ème message du Jus dans l'Oeil avec la version restaurée et en haute en couleurs du fabuleux Voyage dans la Lune de monsieur Georges Méliès ! La qualité de l'image est excellente ( par rapport aux versions noir et blanc disponibles sur le net, je précise, le film date de 1902 tout de même, tu ne vas pas faire ton ronchonchon ! ), la musique de Air rajoute au côté psyché du film, un vrai bonheur. Pis au moins, si personne d'autre il aime, moi je kiffe !
Merdum, je viens de m'apercevoir que ce n'est que le 96ème post ( y'a aussi 4 brouillons non publiés ). Ben tant pis.
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