Evacuez

Dominique A est un gros déconneur, si si, j'te jure, c'est même Miossec qui le dit, entre déconneurs on se reconnaît ( et c'est moi qui t'en parle, c'est dire - rires ). Ceux qui ont déjà vu Dominique A en concert savent que ce n'est pas une légende, ce gars est plein d'humour. Voilà ce dont je voulais te convaincre ce matin. Pourquoi je voulais te convaincre de ça, je n'en ai plus aucune idée et quand je réécoute et que je relis les chansons que j'ai choisies, je me dis que je m'y prends vraiment comme une truffe.
Bref, Auguri encore, l'album de Domique A auquel je suis le plus attaché. Deux chansons qui se répondent, dans ma tête au moins. L'enfance, les souvenirs qu'on tente d'effacer, un été, nager, ton père, quelques fantômes. Evacuer. Accepter cette terre brune qui colle à tes chaussures. 

Evacuez

Je demandais rien, je crois ;
Mes raisons m'honoraient.
Je refaisais des volets,
Chauffé au meilleur bois.

La saison avait duré ;
C'était clinquant dehors.
J'aimis le vent qui crissait
Et qui vous serrait fort.

Evacuez.
Dans les rigoles d'eaux chargées
De cuisine, ça glissait.
Mon père me cherchait toujours :
Dans ses yeux, j'y étais pas.

Ca demandait du courage
L'escalier, les volets,
Trois kilomètres à la nage
Et manger, juste après.

Evacuez.

Les cercles des ricochets
Les clefs portées disparues
Le rire penché de la rue
Les heures sup' du "plus jamais".

Friable comme la craie trempée,

Evacuez.

Dominique A.


Les absents sont parfois bien présents, les présents paraissent parfois bien trop absents...
Evacuer, la victoire.
Laisser passer les fantômes, laisser partir les présents qui le souhaitent, accueillir les présents qui veulent se (re)poser près de toi. Après tout je vis dans un port.
( je t'aurai bien mis une petite vidéo, mais n'en ai point trouvée ) 

Les terres brunes

Des terres brunes, j'ai voulu
J'ai voulu ne garder
De souvenance aucune.
Mais
C'étaient des terres humides
Qui s'accrochaient aux pieds :
Même au dessus du vide,
Elles restaient collées.

J'étais un écolier
Et l'école était brune
Comme la terre accrochée
J'ai voulu n'en garder
De souvenance aucune.

Mais le sol peut trembler,
Disparaître la lune,
Et tout se retourner,
On trouvera collée
Sous mes pieds la terre brune.

Dominique A.


Une phrase que je viens de trouver dans une interview de Dominique A. : " Il y a un côté très froid dans ma façon de faire [d'écrire], il fait pas plus de quinze degrés dans l'appartement quand je compose."
Tu vois, tu vois, il est poilant ce mec !