Ras le cul du noir !

Et non, il ne s'agit pas d'un blog raciste ( va faire un tour du côté de Bivouac-id, ça te fera les pieds et ça t'apprendra à penser du mal de tes copains, Bivouac, le feu de camp, les scouts, la Vigie-lance, tout y est, vraiment vas-y, juste pour le coup d'oeil, histoire de constater...). Tout simplement je commençais une allergie au fond noir de mon blog ( ouais, je sais, le noir c'est classe, ça fait archi mais là, non, l'eczéma, les pustules, plus possible ). Et tant qu'à y aller, autant y aller franchement, supprimons le beau dessin de Je-ne-sais-qui que j'avais piqué sur le net et remplaçons-le par cette magnifique photo tirée du film L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Un film que je n'ai pas encore vu mais cette photo me donne vraiment envie.

The tarte au citron

Pourquoi je vis, pourquoi je vis ? Mais pour manger des tartes au citron pardi !

LA PÂTE SABLÉE:                                  
- 250 g de farine                                      
- 125 g de beurre                                     
- 70 g de sucre                                         
- 2 jaunes d'oeufs                                      
- 5 cl d'eau
- 1 pincée de sel

LA CRÈME AU CITRON:  
- 4 citrons de taille moyenne
- 150 g de sucre
- 3 oeufs
- une cuillère à soupe de Maïzena ou de farine tout simplement

LA MERINGUE:
- 3 blancs d'oeuf
- 100 g de sucre roux
- 1 pincée de sel


FAIS TA PÂTE : ( d'où, l'expression, par dérivation culinaire, "faire son cake" )

Blanchis les jaunes et le sucre au fouet.
Mélange à la main la farine et le beurre coupé en petites parcelles pour obtenir une consistance sableuse et que tout le beurre soit absorbé.
Verse au milieu de ce "sable" le mélange ( jaunes + sucre ) et ajoute un peu d'eau. 
Forme une boule avec les paumes et fraise 1 ou 2 fois pour rendre la boule plus homogène. L'idéal est de la laisser reposer au frais ( pas au froid ) une petite demi-heure.

Etale la pâte ( met un peu de farine sur la surface pour éviter qu'elle colle ) et dépose-la dans le moule. ( si elle s'étale mal, ( trop friable par exemple ), fais-le dans le moule directement, avec tes ptites mains )
Cuis à blanc 20 à 25 mn, à 180°C, Th 6-7. 

FAIS TA CRÈME AU CITRON : 

Lave les citrons et zeste-en 2. 
Presse les citrons et met le zus avec les zestes.
Verse le sucre et la Maïzena. 
Remue, il faut éviter que la Maïzena ne fasse des grumeaux.
Ajoute les oeufs. Bats les oeufs pour les incorporer au mélange.
Verse sur la pâte à tarte pré-cuite et enfourne ( attention, le mélange est très liquide et prédisposé à la blague ! ) 20 min à 180°C.

Option 2 : tu fais cuire la crème au citron dans une casserole à feu doux et en remuant régulièrement. Quand elle est bien épaisse, tu la verses sur le fond de tarte et tu passes à la case meringue. Si tu choisis cette voie, je te conseille de faire cuire la pâte un peu plus longtemps à la première étape.

FAIS TA MERINGUE : 

Monte les blancs en neige avec une pincée de sel. 
Quand ils commencent à être fermes, ajoute le sucre.
Mixe jusqu'à ce que la neige soit ferme. 
Recouvre avec les blancs en neige. Cuis le tout à four doux (120°C) jusqu'à ce que la meringue dore (10/15 mn).

Et voilà ! Bon appétit Monsieur Lapin ! Pense à prévoir une tarte au concombre pour les ceusses qui n'aiment pas le citron !

Pourquoi je vis

Pourquoi que je vis
Pour la jambe jaune
D’une femme blonde
Appuyée au mur
Sous le plein soleil
Pour la voile ronde
D’un pointu du port
Pour l’ombre des stores
Le café glacé
Qu’on boit dans un tube
Pour toucher le sable
Voir le fond de l’eau
Qui devient si bleu
Qui descend si bas
Avec les poissons
Les calmes poissons
Ils paissent le fond
Volent au-dessus
Des algues cheveux
Comme zoizeaux lents
Comme zoizeaux bleus
Pourquoi que je vis
Parce que c’est joli

Boris Vian

Le tourbillon



Elle avait des bagues à chaque doigt,
Des tas de bracelets autour des poignets,
Et puis elle chantait avec une voix
Qui sitôt m'enjôla.

Elle avait des yeux, des yeux d'opale,
Qui me fascinaient, qui me fascinaient.
Y avait l'ovale de son visage pâle
De femme fatale qui m'fut fatal (bis).

On s'est connus, on s'est reconnus,
On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus d'vue
On s'est retrouvés, on s'est réchauffés,
Puis on s'est séparés.

Chacun pour soi est reparti.
Dans l'tourbillon de la vie
Je l'ai revue un soir, aïe, aïe, aïe
Ça fait déjà un fameux bail (bis).

Au son des banjos je l'ai reconnue.
Ce curieux sourire qui m'avait tant plu.
Sa voix si fatale, son beau visage pâle
M'émurent plus que jamais.

Je me suis soûlé en l'écoutant.
L'alcool fait oublier le temps.
Je me suis réveillé en sentant
Des baisers sur mon front brûlant (bis).

On s'est connus, on s'est reconnus.
On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus de vue
On s'est retrouvés, on s'est séparés.
Dans le tourbillon de la vie.

Chacun pour soi est reparti.
Dans l'tourbillon de la vie.
Je l'ai revue un soir ah là là
Elle est retombée dans mes bras.

Quand on s'est connus,
Quand on s'est reconnus,
Pourquoi se perdre de vue,
Se reperdre de vue ?

Quand on s'est retrouvés,
Quand on s'est réchauffés,
Pourquoi se séparer ?

Alors tous deux on est repartis
Dans le tourbillon de la vie
On à continué à tourner
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés.


Une chanson de Serge Rezvani (sous le pseudonyme de Cyrus Bassiak), interprétée par Jeanne Moreau. Bande originale du film Jules et Jim  de François Truffaut.

Merci au Menteur.

Nullarbor et Mal Tiempo



Nullarbor est une sorte de road-movie, plus ou moins autobiographique, en Austalie. Nullarbor c'est une grande plaine quasi-désertique au sud du pays. Pour les colons anglais, Nullarbor signifie "aucun arbre". Pour les aborigènes, c'est Oondiri, "sans eau". Chacun ses priorités. Mais cela pourrait aussi être nul harbor, aucun port, tant la trajectoire du narrateur est soumise à des courants, des marées et autres vents capricieux. Le texte commence d'ailleurs par une campagne de pêche hallucinante. L'objectif, au départ, c'est de gagner quelques sous. Très rapidement, c'est de revenir à terre en un seul morceau. 
Un long trajet emmène ensuite le narrateur jusque sur les terres aborigènes de Wreck Point. Il y rencontre Augustus, l'auteur dresse un magnifique portrait de ce personnage  et de la vie des aborigènes, on n'est pas loin des récits de la vie des Inuits, ou des Indiens des réserves aux Etats-Unis ( Sherman Alexie par exemple ), entre bitures, magouilles, chomâge et traditions extrêmement puissantes, au sens où elles persistent malgré le décalage avec le "nouveau monde", au sens aussi où elles expriment un rapport complètement différent au monde, à la vie de celles du monde occidental(isé). 
Si le narrateur finit par trouver un port d'attache, c'est en compagnie d'Augustus. Augustus et sa soupe de crabes au piment, Augustus et ses histoires, Augustus et ses virées amoureuses... Et puis la fin dont je ne peux rien dire, sinon qu'elle est magnifique.

Ce livre a reçu le prix Nicolas Bouvier au festival Etonnants voyageurs de St Malo. A juste titre, me semble-t-il, Le poisson-scorpion n'est pas loin. ( il y a chez Bouvier quelque chose d'un peu plus passif et plaintif qui me convient moins cependant )



Et comme il est parfois doux d'être méchant, je me permets de me permettre de vous renvoyer vers une chronique négative de Nullarbor écrite par Sophie. 
Donc Sophie est coupable, Sophie est à la recherche d'un livre enthousiasmant sur l'Australie qu'elle adore ( le guide bleu ou le lonely planet fera l'affaire ), Sophie a pris la peine de lire un livre que son cher et tendre trouve nul ( c'est bien l'indépendance ! mais attention Sophie, sache qu'en toute chose, l'excès nuit. ), Sophie a du mal avec les détails glauquissimes, ou le manque de détail sur la vie des Aborigènes ( ils vivent pas comme nous ces gens-là alors si l'auteur nous explique pas tout comment c'est qu'on fait pour être dépaysé et s'instruire en même temps, d'ailleurs moi, je demandais s'ils ont des Huit à huit et sinon comment font-ils leurs emplettes ? ), Sophie trouve que le mélange de registres de langue est parfois incongru, trouve le livre pas très constructif. Bref sans être aussi tranchée que son chéri, Sophie est tout de même restée sur sa fin. Eh ouais, rien que ça ! Sophie, je t'aime. Tu me fais rire. Et comme dis ma mère, un bon éclat de rire, ça vaut un steak ! De quoi ne pas rester sur ma fin !


David Fauquemberg a publié un deuxième livre, Mal Tiempo. 


Raconte la fascination d'un entraîneur et ancien boxeur français pour un boxeur cubain. Un récit tout en phrases courtes, très physique, très viril, un brin fataliste qui m'a moins séduit que le précédent, à cause notamment des deux derniers points. Et pourtant de ma lecture, me restent des images, des impressions, des sensations, quelque chose de corporel qui prouve que l'auteur a plutôt réussi son boulot.
De Nullarbor, j'ai notamment retrouvé l'état de fascination / incompréhension de celui qui est ailleurs : ici, le narrateur suit un boxeur dont l'histoire et les raisons de boxer sont intimement liées à l'histoire du pays, à son évolution politique, à ses traditions. Il observe, il attrape certains éléments du réel, mais au final peut-il vraiment comprendre ?

Deux chroniques plus exhaustives que la mienne : 

Toujours inassouvie ?


En farfouillant sur mon moteur de recherche chéri, je tombe sur ces couvertures de romans assez exceptionnelles ! Imaginez mon émoi ! Et mon incrédulité quand j'apprends qu'il s'agit d'une collection de romans noirs for ladies parue début des années 50. Une quinzaine de titres seulement ont paru (et c'est bien dommage, des pépites comme ça, j'en redemande ), à croire que la collection n'a pas trouvé son public. Et pourtant, avec des illustrations aussi classe ( style OSS de maison close sans flingue ) et des titres d'aussi  bon goût ( San Antonio n'est pas loin ), comment ne pas imaginer madame Gilberte Crochu, en 1952, revenir de sa librairie préférée avec un de ces romans sous le bras ? 

Merci à l'Oncle Archibald pour cette découverte et je vous renvoie vers son blog pour lire la liste des titres, qui vraiment, valent le jus !

Aneurysm

Une pépite de Nirvana, cachée à fin de l'album Incesticide ( compilation de b-sides pour être précis mais bon on s'en fout, on est punk ). 
Personnellement, j'ai une petite préférence pour la version cd par rapport à cette version live, à cause du beat it en contre-chant sur le refrain ( un peu sur le mode oy oy des groupes punks ). Mais cette version live est intéressante. D'abord, elle est tirée du Live at Reading (1992) qui est réputé être le meilleur concert de Nirvana. Ensuite on peut constater que Captain Kurt est à fond, super expressif, aussi excité qu'un puceau dans un internat de jeunes filles.
Et puis, quelques interrogations : 1) qu'est-ce que fout Captain Kurt en blouse ? 2) c'est qui le mec qui danse la danse des canards entre Captain Kurt et le bassiste ?


Bon, dans ma grande bonté, je mets aussi la version cd d'Aneurysm, pour ceux qui ne connaissent pas et voudraient comparer.


Aneurysm, titre intriguant, n'est-ce pas ? Signifie anévrisme ( je préfère le mot anglais ), soit un méandre dans le trajet d'une artère, entraînant la formation d'une poche de sang. La rupture d'anévrisme subite, lorsqu'il se trouve au cerveau, se solde le plus souvent par la mort. Génial, non ? Le rapport avec la chanson ? Eh bien, j'ai beau me gratter l'occiput, je ne vois pas. Les paroles sont assez simples et en gros parlent d'amour et de drogue, thèmes assez fréquents chez Nirvana :

Love you so much, it makes me sick
Ahhh haaaa
Come on over, and shoot the shit
Ahhh haaaa
She keeps it pumpin' straight to my heart

Pas de rapport direct, mais peut-être tout simplement un lien avec le sang, la mort, les organes, un truc un peu obséssionnel pour le Captain Kurt et qu'on trouve sur la peinture d'Incesticide, peinture du Captain himself et qui représente un squelette ou mieux encore sur les photos de l'album in utero ( déjà, rien que ça ).

La photo de la pochette montre une sorte d'écorché(e) qui permet d'observer le squelette, les muscles, les circuits sanguins du corps humain. Des ailes dessinées et la posture de l'écorché la transforme en ange.


La photo à l'arrière du cd est aussi une oeuvre de Captain Kurt. Voici la photo originiale que j'ai repris d'un site excellent consacré à Nirvana ( http://totalnirvana.net/php/main.php3?link=pictguide.php3  ). Il s'agit d'une nature morte qui mélange des squelettes, des foetus en plastique, des tronçons d'écorchés, une carapace de tortue et des fleurs. Une composition où les couleurs douces des fleurs et des mannequins à la fois contrastent et renforcent l'impression morbide que dégage cette scène qui évoque à la fois la tombe collective et le charnier.
Pour ceux qui souhaitent poursuivre sur la relation entre le travail en peinture ou photo du Kaptain et ses obsessions morbides, je vous recommande le Kurt's Art Guide du site Total Nirvana ( lien au-dessus ). 



Pour terminer : lors de la sortie de In utero, les magasins K-mart et Wall-mart ont fait retoucher la photo car elle ne correspondait pas à la politique familiale de l'enseigne (restent des fleurs et une carapace de tortue ). Effectivement, c'est moins gênant quand on fait son beurre sur le lien entre procréation, familles heureuses et caddies bien remplis.